Les deux derniers jours se font reposants. Mardi aucune activité n’étant prévue, nous profitons de la possibilité d’emprunter des raquettes au camp. Nous partons pour une petite balade sur les alentours du camp. Nous marchons 3km dans la neige fraîche de la veille, on s’enfonce parfois jusqu’à mi-mollet. On prend le temps de faire quelques photos.
L’après-midi se passe plus au chaud, escape game (sur le thème du froid), écriture d’articles, film et un deuxième essai de sauna, bien plus concluant !!
La soirée est couverte et nous laissera pas voir d’aurores.
Mercredi, journée libre aussi. On en profite pour faire quelques descentes de luges dans la matinée. L’après-midi est réservée au rangement-ménage. Il fait meilleur : la température avoisine les -5 degrés.
Pour la soirée, nous avons rdv à 19h20 avec notre guide : c’est notre dernière activité : une balade en raquette pour aller capturer les aurores ! Nous sommes encore une fois très chanceux : nous sommes que tous les deux pour cette sortie et avec un ciel dégagé et une température douce. Nous montons la même montagne que lors de notre dernière rando raquette; mais ne suivons pas exactement le même chemin. Il a beaucoup neigé dans la journée, on s’enfonce jusqu’au dessus du genou et celui en tête dégage la piste pour les autres. On tourne donc entre le guide et nous deux pour ne pas trop se fatiguer. Nous nous arrêtons à différents endroits dégagés. Nous avons beaucoup de chance, de belles aurores boréales s’offrent à nous ! Certaines bougent beaucoup, plus tard d’autres sont lumineuses. On finit par un ciel quasiment tout vert tellement l’aurore est étendue. Notre guide nous explique que les Sami, autrefois attribuaient certaines superstitions aux aurores : ils rentraient dès qu’ils en voyaient et mettaient des chapeaux pour ne pas que leur tête brûle.
On redescend de la montagne, il y a tant de neige que Cédric en perd sa raquette ! Le temps de dernières photos en bas avant de retrouver la voiture. Une dernière fois, on allume notre poêle pour terminer la soirée au coin du feu.
Le voyage nous aura laissé plein de beaux souvenirs et de superbes photos ! Demain, l’heure du retour a déjà sonné. Nous prenons un premier bus jusqu’au centre ville à 9h15. Nous y passons deux heures, le temps de faire un dernier tour des boutiques. Puis nous prenons une navette vers le petit aéroport de Kiruna à 11h30. Notre vol décolle à 13h30, après une escale à Stockholm, arrivée prévue à Paris à 18h45.
Réveil à 7h en ce lundi pour la bonne cause : les chiens de traineau ! C’est avec un mélange et d’excitation et d’inquiétude que nous rejoignons en voiture le chenil. Nous rencontrons Peter, notre guide joyeux et rigolo. On s’équipe, encore une fois, d’une combinaison de plus par-dessus nos manteaux. Ainsi vêtus de nos multiples couches – qu’on ne refuse pas, il fait bien froid – nous allons à l’encontre des chiens. Peter nous donne les consignes de sécurité. Notamment, il nous explique que les chiens ne souhaitent que courir. Lors d’un arrêt, le musher doit donc toujours garder ses deux pieds sur le frein et au moins une main qui tient le traineau : au cas où les chiens repartiraient, il vaut mieux partir avec, sinon il ne nous reste plus qu’à attendre le tour suivant pour qu’on vienne nous repêcher. Peter nous explique que dans le cas où les chiens partent sans nous, il faut faire le tour de ses poches et se dire qu’il faut « survivre » avec leur contenu pendant les heures d’attente d’un passage d’un nouveau traîneau.
Nous choisissons ensuite notre traîneau, composé de 5 chiens dont Vampyr un mâle en quête de reproduction, Rainy une femelle câline (les deux chiens arrière), le chien de milieu très dynamique et deux chiens d’avant : un leader et un plus soumis.
Cédric commence à guider, Émilie s’installe assise dans le traineau. En attendant le départ, les chiens s’excitent, ça aboient de tous les côtés, certains chiens (dont celui du milieu) sautent et essaient de tracter le traineau (encore bien accroché à un point d’attache). Ça y est c’est l’heure du départ, 4 autres traineaux partent avec nous, nous sommes le dernier traîneau (autant dire qu’il vaut mieux ne pas le quitter, personne ne sera derrière pour nous récupérer ! ). Cédric soulève ses pieds du frein et une fraction de seconde les chiens partent. Cela produit une petite secousse surprenante au début puis la vitesse s’harmonise.
Au début de la ballade, les traîneaux devant nous rencontrent des problèmes avec leurs chiens. Nous sommes obligé de nous arrêter par 3 ou 4 fois dans le premier quart d’heure. Émilie, assise, se refroidit. A chaque arrêt, les chiens aboient nous signifiant leur envie de repartir. Certains se roulent dans la neige, d’autres la mangent. Un chien n’a visiblement pas envie de courir aujourd’hui. Notre guide passe un coup de fil quand des motoneiges passent par là. Les conducteurs repartiront avec le chien démissionnaire pour le ramener au chenil. Notre guide n’aura donc que 4 chiens. Nous repartons et prenons notre rythme, sans pause, la glisse est agréable, de vitesse moyenne, de quoi apprécier le paysage ensoleillé. Dans les bois, le sol est peu plat et cela fait sauter quelque peu le passager. Sur les lacs gelés, la glisse est plus calme.
Mais nous arrivons déjà à notre point de déjeuner, au chaud. Soupe au champignons et petits sandwichs.
Puis il est temps de repartir, Émilie devient musher et Cédric passager. Malgré quelques craintes le voyage se passe très bien (enfin presque). Être musher est un boulot à plein temps (mais fort sympathique!). Il faut rester attentif aux chiens, au chemin, au traineau de devant, à la neige sur les patins (où on met ses pied, pour ne pas glisser, il faut les nettoyer souvent)… Dans les descentes, il faut avoir un pied sur le frein et trouver son équilibre sur l’autre pied ; dans les montées, il faut courir derrière le traîneau – à la vitesse de la course des chiens – pour les aider à tracter et alléger le traineau ; sur le plat, c’est moins physique. Le trajet retour se fait sous un ciel changeant : ensoleillé, puis gris, puis neigeux !
Tout allait bien jusqu’à ce qu’Émilie veuille prendre un peu de vitesse dans une dernière descente… Celle-ci s’achève sur un chemin gelé, un virage, un arbre. Les chiens et le traîneau ont bien négocié le virage ; et nous… un peu moins ! On est allé dire bonjour aux petits arbres dans le virage, on trouvait ça sympa. On a donc vérifié les dires de Peter, les chiens n’ont que faire de nos pauvres carcasses plantées dans la neige. Ils sont partis. Heureusement, les autres traîneaux devant nous étaient arrêtés (ils ont pu nous admirer) et les chiens se sont donc arrêtés derrière eux. Plus de rire que de mal, on remonte sur notre traineau et nous finissons les derniers 100m jusqu’au chenil.
On remercie Peter, les chiens, on enlève nos combinaison (courir derrière le traineau en montée, ça donne chaud!) et on repart sous la neige. Le reste de l’après-midi est calme.
Le soir, on se tient prêt pour observer les potentielles aurores boréales, la probabilité est bonne (l’indice Kp est bon!). Et en effet, à 20h, nous voyons pointer le bout d’une aurore. Le temps de s’habiller bien chaudement pour affronter les -30 degrés du soir et nous revoilà sur le lac gelé avec l’appareil photo. Le froid pique et nous oblige à rester quasi constamment en mouvement. Nous nous déplaçons un peu et allons jusqu’à notre igloo pour observer différemment l’aurore. Elle est plus petite et elle bouge moins que jeudi dernier, mais cela reste toujours aussi beau !
Après une heure de photos, nous rentrons nous réchauffer près du feu.
La matinée est calme en ce dimanche. Elle consiste surtout à faire augmenter la température de notre chalet qui ne s’élève qu’à 14 degrés au réveil. Dehors, les -30°C sont atteints. La petite marche de 3 minutes jusqu’au petit-déjeuner suffit à faire geler cils et moustache. Le poêle étant efficace, nous quittons notre chalet à 12h30 avec plus de 19 degrés.
Aujourd’hui, on fait route vers une meilleure connaissance du peuple Sami, leurs rennes et leur culture. Après avoir enfilé une énième combinaison et ressemblant de plus en plus à Bibendum, nous sommes emmenés sur un traineau derrière une motoneige, de quoi refroidir la moindre parcelle de peau restée à découvert.
Nous arrivons dans un « camp » Sami reconstitué. On nous propose, comme à l’habitué un jus de bais chaud, au coin du feu sous une grande tente Sami. On regarde un film puis nous avons le droit aux explications de notre guide : les Sami vivent au rythme de rennes : Il existe 8 saisons chez les Sami, chacune ayant sa spécificité. Ils se déplacent avec les rennes tout au long de l’hiver, les laissent mettre bas au printemps, puis ils les engraissent l’ été. A l’été-automne, ils tuent une partie de leur troupeau pour vendre la viande et récupérer peaux et cornes pour l’artisanat, les vêtements et quelques objets. à L’automne, ils se repartagent, entre les familles, les rennes avant de se re-déplacer l’hiver au rythme des rennes. Aujourd’hui, les Sami sont aidés par la technologie, ils ont des lassos en plastiques plutôt qu’en cuir, ils ont des motoneiges pour regrouper leurs troupeaux, ils ont l’aide des hélicoptère pour les rassembler et marquer les rennes (pour savoir à qui ils appartiennent), etc.
[Nous avons également découvert un peu plus l’Histoire des Sami grâce à un guide retrouvé lors du petit-déjeuner de ce matin. Peuple nomade existant depuis des millénaires, ils ont longtemps été tués par les Suédois car ils n’étaient pas Chrétiens, ils ont été obligés de se convertir, de payer pour rester sur leurs terres ancestrales, pour avoir des rennes, etc. Aujourd’hui encore, le quota de rennes qu’ils peuvent avoir est déterminé par l’état. Si la culture Sami est plus acceptée, elle ne fait pas encore partie intégrante du pays : elle n’est toujours pas enseignée à l’école, les Sami ont peu de siège au parlement, et bien que l’Etat construise sur leurs terres, comme à Kiruna, ils ne sont pas toujours invités lors des modifications (provoquée par l’usine).]
Après les explications, placent aux rennes ! On entre dans l’enclos pour les nourrir, puis notre guide en « capture » deux.
Nous nous essayons au traineau tiré par un renne sur une piste arrondie. Ca prend vite de la vitesse et l’activité, quoique courte, est assez amusante.
Enfin, on se réchauffe sous la tente pour un repas sandwich de… rennes, assis sur des peaux de rennes.
Petite déconvenue cependant, l’activité termine une heure après l’heure prévue et nous fait rater notre visite guidée de l’Ice Hotel ! Qu’à cela ne tienne, nous visitons par nous-même (un peu au pas de course). Certaines chambres sont grandioses, le travail fait est superbe ! Chacune est créée par un, deux ou trois artistes, chacune est différente, chacune son style, son ambiance, sa technique. Certains travaillent la glace d’autres la neige, d’autres les deux, certains jouent avec des effets de lumières ou même des ambiances musicales ! Notre préférée dans l’ambiance va à celle avec un combi Volkswagen, des sapins, un barque et un feu de camp. Le travail le plus impressionnant va peut-être à la réalisation des danseurs clown ou de la gym des sirènes ! Les couloirs, la chapelle et le bar et son lustre sont aussi très beaux.
L’après-midi a été froide et nos pieds sont heureux de retrouver le chalet redescendu à 16 degrés. On trouve néanmoins qu’il y fait bon, puisque la différence de température d’avec l’extérieur est de 40 degrés. On se réchauffe autour d’une bonne tartiflette française, merci les repas lyophilisés ! On guette les aurores boréales puisque le ciel est dégagé mais elles ne pointeront pas leur bout du nez.
Nous nous sommes réveillés avec une belle couche de neige qui a blanchi un peu les arbres.
Aucune activité n’était prévue en ce jour, nous avons donc décidé d’aller visiter un peu plus la ville de Kiruna.
Nous avons passé la matinée à déambuler dans ses rues, notamment pour aller voir des magasins d’artisanat et la superbe église ! Toute de bois vêtue, elle a été nommée plus beau bâtiment de Suède en 2001. Grande, rouge, parée de statues en or et accompagnée de son beffroi semblable à elle, elle trône sur la hauteur d’un petit parc. L’ambiance intérieure est hors du temps et chaleureuse. Un magnifique et grand orgue la sublime.
L’art Sami est très beau (et très cher). Les objets (tasse, couteau, boîte et bijoux principalement) sont fait en bois et en corne de rennes. Il faut beaucoup de temps et de savoir pour les fabriquer (séchage du bois pendant 6 mois…).
Nous croisons également une statue représentant un mineur (vous comprendrez pourquoi par la suite) et un igloo de glace.
Le midi, nous testons une adresse conseillée par des touristes suisses rencontrés dans la semaine : un food truck de nourriture locale. Ils ont installé une grande tente sami avec feu intérieur juste à côté de leur camion-cuisine. Tables de camping et peaux de rennes accueillent nos jambes fatiguées. Cédric fait la rencontre fortuite avec les cornes d’un renne, aïe! Le repas est bon et copieux, à base de… rennes !
L’après-midi nous avons réservé une visite de la mine de fer de Kiruna. Nous descendons en bus (une dizaine de minutes) jusqu’à 300m en profondeur. Puis nous partons pour deux heures 15 de visite (en anglais, parfois traduite en français par Cédric pour Émilie…). A l’intérieur, on y trouve un musée, une salle de cinéma/conférence pour visionner un film explicatif, de grands panneaux, un self (où on nous offre boisson et petits gâteaux lors d’une pause Fika) et les machines qui servent à forer, etc.
Cette mine explique à elle seule l’existence de la ville. En effet, l’entreprise LKAB à commence il y a 100 ans à explorer une montagne pour aller chercher du fer. Elle a construit des maisons pour les mineurs et petit à petit la ville s’est agrandit. Elle compte aujourd’hui 20 000 habitants. L’entreprise embauche plus de 2000 personnes. Sa production de fer approvisionne 80% du marché européen (2% du marché mondial). Ils possèdent le train le plus puissant du monde qui tractent chaque jour 26 tonnes de fer dans chacun de ses 20 wagons (soit 520 tonnes!). Ils extraient le fer par couche en descendant de plus en plus bas dans la montagne. Un ascenseur (que l’on a vu : très rapide !! ) remonte 75 tonnes de fer en un trajet en utilisant autant d’énergie que celle d’une famille sur un an à chaque remontée !! En une journée, ils extraient une quantité de fer telle qu’ils pourraient construire 6 Tours Eiffel avec…
Malheureusement, chaque avancée technologique à son revers. Les explosions journalières (de 1h15 à 1h45 – que l’on peut apparemment ressentir en ville) pour faire tomber le fer, fragilisent le sol et détruisent la montagne. Une partie de la ville (le centre historique) est menacée d’écroulement. Ainsi, ils ont prévu de relocaliser toute cette partie dont les plus anciennes maisons, la mairie et la belle église. Un nouveau bâtiment pour la mairie est déjà presque fini d’être construit et certaines maisons ont d’ores et déjà été relocalisées plus loin. L’église, quant à elle, devrait être déplacée d’ici quelques années… en une seule pièce ! Ils ne veulent pas la démonter pour la remonter… De nombreux architectes de par le monde observent ces projections de déplacements impressionnants !
Kiruna est très marquée par cette exploitation minière à qui elle doit sa naissance et désormais sa déconstruction puis reconstruction. Les architectes des immeubles se sont d’ailleurs inspirés de la mine et on construit des balcons avec un design se rapprochant de l’ascenseur à fer de la mine. LKAB appartient entièrement à l’État et constitue 2% de son PIB.
Après ce bain de culture intéressant, réflexif mais nous laissant sur des sentiments mitigés, nous nous octroyons un autre type de bain… plus chaud, plus relaxant, plus reposant ! Nous allons au Spa du Camp Ripan (complexe du resto du premier soir ! ). Notre petit rituel détente se compose de : passage dans la rivière d’eau froide, sauna à l’huile essentielle de pin, masque au café, seau d’eau froide, sauna minéral, sauna de vapeur (moins chaud qu’un hammam), bain de pied au sel, petites baies et… billes de fer (de la mine ! ), promenade pieds nus dans la neige, re-bain de pied, gommage des pieds au sel, pause boisson-fruit sur des sièges relaxants, auto-massage au crochet suédois, piscine intérieure à débordement, piscine chaude extérieure pour admirer quelques aurores boréales (l’aller-retour se fait sur la glace glissante, moins relaxant… ), gommage du corps, douche et onction d’huile ; le tout dans un très bel environnement. Bref, le pied ! De quoi retourner au chalet détendus 🙂
Levés plus tôt ce matin, nous avons rdv à 8h30 pour nous rendre au centre équestre (1H de route). Les premiers jours, nous avions des températures plutôt agréables en journée entre -5°C et 0°C. Les Suédois se promenaient d’ailleurs en tee-shirt ou pull, disant qu’il faisait trop chaud… Mais ce matin, le temps est dégagé et froid à 8h (-20°C). Il faut donc bien s’équiper, surtout pour une balade à cheval où nous ne faisons pas de grands efforts physiques. Nous suivons donc la règle des trois couches : une couche de base technique et près du corps. Un deuxième couche chaude et respirante pour le haut (ici pull en laine de Mérinos) avec un bas chaud et imperméable. On ajoute la protection des extrémités : sous-gants, chaussettes en laine, et cagoule en laine de Mérinos. Puis une troisième couche chaude / coupe-vent /imperméable : le gros manteau, les moufles. Nous voilà fin prêts à affronter le froid !
Une fois sur place, nous rencontrons notre guide perso : là encore, nous ne sommes que tous les deux pour l’activité ! En plus de nos trois couches, notre guide nous conseille de mettre une combinaison par-dessus pour rester bien au chaud. Hop, et d’une 4ème couche. Vêtus tels des cosmonautes, nous allons chercher nos chevaux islandais dans leur pré. Fengur (arrivé d’Islande par avion!) pour « Zédrik » et Kristall (née ici) pour Émilie. Nous les préparons au chaud.
En fin de matinée, nous partons sous un joli soleil qui réchauffe, le thermostat n’indique plus que -10°C. La balade dure une heure et demie et nous donne l’occasion de rencontrer 10 élans, dont certains assez proches. Nous marchons sur les chemins ou à travers bois, la neige arrivant aux genoux de nos (petits) chevaux, qui glissent parfois. Celui de Cédric est plutôt lent et celui d’Émilie curieux, cherchant à se promener sur des sentiers défendus. Lors de la balade, on aperçoit la plus haute montagne de Suède : le Kebnekaise, culminant à 2110m. Il est constitué de deux sommets : Sud (glacier) et Nord (rocher). Le sommet sud était jusque cet été le plus haut, mais suite à la fonte des glaces, c’est désormais le sommet Nord qui devient le plus haut.
La neige commence à tomber en fin de promenade. Nous rentrons juste à temps avant une belle chute de neige. Nous mangeons bien au chaud : soupe, rennes again, et un très bon gâteau aux myrtilles. Il est déjà temps de repartir vers le camp. Nous arrivons dans notre chalet refroidi à 16 degré sur les coups de 16h : une bonne flambée, un goûter et on prépare notre visite de Kiruna pour le lendemain.
Aujourd’hui, avait lieu notre deuxième activité organisée : un « trek » en raquettes. Nous avions hâte, même si sur le papier ça ne semblait pas l’activité la plus extraordinaire.
Au réveil, une couche de neige a effacé une partie des empreintes de la veille, nous permettant de voir, par exemple, les traces d’un lièvre.
Nous avions rendez-vous en fin de matinée, après un petit-déjeuné à nouveau propice à de nombreuses discussions avec les autres résidents. Ce n’est pas un guide qui est arrivé mais deux ! Un étudiant en stage accompagnait Håkan, déjà rencontré deux jours plus tôt. Et rien que pour nous car nous étions à nouveau les seuls participants à cette activité !
Nous sommes donc partis pour le lieu de départ de la randonnée, à quelques minutes de voiture, au pied de Kurravaara, une montagne haut de 604m.
Nos raquettes aux pieds notre ascension a pu commencer. Au début sur une piste déjà empruntée et puis assez rapidement dans une grande couche de poudreuse vierge. Nous avons pu nous essayer à ouvrir la marche mais chaque pas est une lutte quand on s’enfonce de plusieurs dizaine de centimètres, même avec nos raquettes. De quoi être impressionné par les élans et les rennes qui font ça à longueur de journée.
Nous sommes arrivés au bout de 45 min environ, au sommet de notre ascension. Nos guides étaient très contents d’avoir pu parcourir tout ce chemin avec nous dans le temps plutôt limité de cette activité. Au sommet, un panorama magnifique sur lacs, rivières et forêts.
En quelques minutes, notre guide allume un feu avec des petites buches de bouleau sorties du sac et une pierre à feu. Il nous explique comment utiliser l’écorce et la pierre pour créer une petite flamme et ensuite démarrer le feu. Nous nous essayons à l’exercice mais difficile d’exploiter les premières combustions provoquées par les étincelles pour en faire des flammes.
Nous profitons ensuite d’un Fika bien mérité. Au menu, différents morceaux de rennes et élan (séché, morceaux de cœur, de langue et autre saucisses) accompagnés d’un petit pain polaire garni de fromage grillé au feu et d’un jus chaud de baies. Pour finir, le traditionnel café fait en mettant directement la poudre dans l’eau. Notre guide a sa recette personnelle : une fois le café chaud, il plonge une bûche brûlée pour le touiller et termine en ajoutant une grosse poignée de neige.
La descente est beaucoup plus rapide que la montée mais nous permet cependant de nous réchauffer après être bien redescendu en température lors de notre pause (il faisait -8°C dans la journée environ mais le vent au sommet renforçait l’impression de froid).
De retour au camp, après un jeu et un goûter, nous tentons d’utiliser notre sauna. Cette première expérience s’est avérée mitigée. La pièce était initialement si froide que la réserve d’eau (qui sert à remplir un réservoir au dessus du poêle) était un gros bloc de glace. Nous n’avons donc pas bien pu le remplir et cela n’a probablement pas aidé la température à monter aussi vite que normalement. Au bout de deux heures environ, elle nous paraissait acceptable mais nous étions en dessous de celle d’un vrai sauna.
Nous avons ensuite dîné un des nombreux plats lyophilisés que nous avions ramenés : une fondue savoyarde. Pas aussi bien qu’une vraie, mais tout de même correcte ! Au milieu du repas, une des personnes du camp est venue toquer à notre porte pour nous signaler qu’il y avait une aurore boréale. Ni une ni deux, nous sautons dans nos 3-4 couches de vêtements pour affronter le froid (-20°C au thermomètre) et aller mirer le spectacle !
Le spectacle était grandiose. Rien à voir avec celle deux jours plutôt. L’aurore parcourait le ciel d’un côté à l’autre avec par moment une intensité telle que la luminosité ambiante augmentait sensiblement (pas non plus le plein jour). D’un point de vue photographique, toujours pas évident de trouver les bons réglages mais en expérimentant, j’ai pu avoir des rendus très variés. Impossible par contre de capturer ça en vidéo, même si le côté très dynamique en donne envie.
La deuxième journée sur le camp est bien plus calme. Après un bon petit déjeuner en compagnie d’un couple suisse, on s’octroie une douche chaude puis une balade dans les environs.
Nous avons également pu être témoins d’un parachutage de cinq ou six militaires pendant cette promenade. En effet, le lac sert de site d’atterrissage d’urgence et est le lieu régulier d’entrainements.
On se fait également servir le repas du midi à 14h (à la base c’était 15h), un peu léger) puis on découvre notre chalet pour la semaine à venir ! On s’installe tranquillement, on allume notre poêle, on tente – en vain- de réparer la lampe principale du chalet… on fera la semaine à la bougie, ou dans une ambiance tamisée, quel romantisme ! Le diner, là encore servi dans la salle à manger commune, est à 17h30.
Suite à une bonne nuit réparatrice, nous rejoignons notre sympathique guide Emile pour la journée. Le matin, nous traversons la lande lapone à motoneige.
Emile s’arrête souvent pour nous expliquer ce qui nous entoure : quelle partie de l’arbre prendre pour s’en faire un bol, la différence de traces de pas entre celles des rennes (plus serrées) et celles des élans (plus arrondies), quel arbre sert de répulsif anti-moustique, à quoi servait le lichen pour les Sami – peuple lapon (thé, soupe, allume feu), comment ils chassaient (plutôt avec des pièges qu’une traque – plus fatigante),…
Il nous explique également quel animal ils chassaient en priorité : les rennes, puisqu’ils vivent en troupeau contrairement aux élans. Lorsqu’ils en trouvaient un, il suffisait de suivre le troupeau pour avoir sa réserve de nourriture et de peau. Leur peau servait de tissu pour les tentes (sans les poils), les sols (avec les poils), etc. La fourrure de renne est la deuxième plus chaude après celle de l’ours polaire.
Nous avons traversé des forêts et deux lacs (sur les 6000 de Kiruna !!) complètement gelés : 80cm à 1m de glace sous nos pieds. Nous avons eu l’occasion de croiser quelques traineaux tirés par des Husky, et… un élan ! A vous de le trouver sur la photo
Nous arrivons sur les coups de midi à notre destination : l’Aurora Camp ! C’est ici que nous passerons nos 10 jours, et surtout, c’est sur le lac gelé et enneigé que nous construirons notre igloo pour la première nuit !
Ce n’est pas un igloo de glace que nous allons monter
(puisqu’il n’y a pas de blocs de glace) mais un igloo de neige. Un tas de neige
a été fait la veille. Il faut au moins 6h pour que la neige devienne plus
compacte et donc solide. Nous dessinons notre porte d’entrée puis nous
commençons à creuser à l’intérieur. Pour savoir où il faut creuser et où il
faut arrêter, il suffit de se fier à la luminosité de la paroi. Il faut ensuite
déblayer le sol de la neige pour laisser apparaitre la glace du lac. Sur le
sol, nous installons deux matelas et une dizaine de peau de rennes. Pour
parfaire le tout, nous faisons une banquette extérieure en neige et deux petits
murets pour poser nos lampes à huiles. Voilà notre nid douillet est prêt !
Il nous aura fallu 3h et quelques pauses pour creuser notre
tas de neige. Les pauses se font en extérieur, sur des banquettes de glace
disposées en rond autour d’un feu de camp – feu pour cuisiner le repas/ faire
chauffer les cafés.
Le travail fini, Emile nous fait visiter le camp, les espaces communs : salle à manger, salle de pause, douche, sauna, réception ; avant de nous quitter. Notre dîner est servi à 17h30…
Nous nous reposons par la suite avant de rejoindre un autre guide à 19h30 qui nous expliquera en quelques mots le phénomène des aurores puis passera aux chants mongols et à l’explication de divinités hindoues et d’Amérique du sud. On n’a pas bien compris la transition mais la banquette de neige (et ses peau de rennes), le feu de camp et le jus de bais chaud ont suffi à satisfaire notre soirée. Nous sommes rentrés écouter quelques-unes de ses chansons dans la salle à manger.
La journée et les repas ont été ponctués de rencontres :
italiens, allemands, français, belges, …
Avant d’aller se coucher, nous avons eu la chance d’avoir un
ciel très dégagé, rempli d’étoiles et… d’une petite aurore boréale !!
Petite par sa luminosité (mais grande par son étendue). Pour un œil nu non
averti, cela pourrait passer pour un léger nuage blanc. Mais à y bien regarder,
ça bouge beaucoup et vite ! Parfois elle se faisait plus lumineuse :
blanc plus intense, mais nous n’avons pas encore vu de vert. L’appareil photo,
par contre, leur rend un plus bel hommage et dévoile de jolies couleurs !
Néophyte dans la prise des aurores, nous avons testé différentes poses (plus ou
moins longues). Plus la pose est longue, plus l’aurore sera lumineuse mais
floue car elle bouge beaucoup ; et inversement la pose courte permet de la
voir bien nette mais moins lumineuse. En voici un petit aperçu.
La Suède nous avait bien plus, nous sommes donc revenus.
Cette fois-ci le nord, le froid et toujours la nature.
Départ de Paris lundi matin. 4h de vol, 1 escale à Stockholm
et plusieurs paysages enneigés survolés plus tard, nous voici à Kiruna, en
Laponie suédoise.
Nous retrouvons à 16h30 notre chambre d’hôte au centre de
Kiruna, son grand lit, son petit petit-déjeuner déjà prêt pour le lendemain, et
posons bagage.
Nous partons en fin d’après-midi faire quelques courses pour la semaine. Nous repérons un point culturel des Suédois : ils ont tous des petites lampes allumées sur le bord intérieur de chaque fenêtre et n’ont, en général, pas de rideau. Il nous semble avoir lu que c’était une coutume ancienne qui permettait aux gens perdus / désorientés par les tempêtes de neige de repérer les maisons pour s’y abriter. Nous finissons notre soirée dans un bon restaurant « Camp Repan ». Cocktail à base de baies, plat de renne, élan, saumon, et desserts « originaux, non identifiés » sont au menu. L’endroit et le personnel sont chaleureux. Nous jetons un coup d’œil au spa qui fait envie à Émilie, une bonne adresse à retenir pour une prochaine journée !
Et voilà, le dernier jour est malheureusement arrivé !
Après notre nuit dans notre petite cabine exigue et surchauffé, nous avons pu profiter du buffet pour le petit-déjeuner. Choix limité assez similaire à ce qu’on avait déjà vu.
Le réveil s’est fait sous une pluie battante mais le temps de faire nos sacs pour l’avion, le temps s’est dégagé.
Nous nous sommes mis en marche vers la gare centrale de Stockholm de laquelle partent les bus pour l’aéroport. Une demi-heure de marche très chargés, il ne fallait pas plus !
Sur place de nombreux casiers qui nous ont permis de stocker nos gros sacs. Notre vol n’étant qu’en fin d’après-midi, il aurait été dommage d’être immobilisés dans la gare.
Nous voilà donc partis dans Stockholm pour se balader. Cette semaine ayant lieu un festival culturel, nous décidons de voir les animations. Nous voyons de nombreux stands pour enfants proposés par les musées de la ville. Nous entendons ensuite une chorale qui chante un morceau de Bob Dylan.
Nous allons ensuite dans un parc où un groupe de musique traditionnel fait danser des gens. Nous décidons de nous asseoir sur un banc pour profiter du soleil.
C’est aussi l’occasion d’entendre les nombreux musiciens qui sont dans le parc et jouent en petits groupes auxquels de plus en plus de musiciens se joignent. L’instrument phare est la nyckelharpa, instrument traditionnel suédois (sorte de vielle à archet).
Nous refaisons un tour rapide dans Gamla Stan avant de retourner à la gare. L’occasion de tomber sur une zombiewalk.
Nous finissons par prendre le bus qui nous mène à l’aéroport. Nous déposons nos bagages (sans problème de hors-format cette fois) et attendons notre vol. Notre avion va bientôt décoller !
Ces trois semaines auront été très sympas. Merci à ceux qui nous ont lus !