Suite à une bonne nuit réparatrice, nous rejoignons notre sympathique guide Emile pour la journée. Le matin, nous traversons la lande lapone à motoneige.
Emile s’arrête souvent pour nous expliquer ce qui nous entoure : quelle partie de l’arbre prendre pour s’en faire un bol, la différence de traces de pas entre celles des rennes (plus serrées) et celles des élans (plus arrondies), quel arbre sert de répulsif anti-moustique, à quoi servait le lichen pour les Sami – peuple lapon (thé, soupe, allume feu), comment ils chassaient (plutôt avec des pièges qu’une traque – plus fatigante),…
Il nous explique également quel animal ils chassaient en priorité : les rennes, puisqu’ils vivent en troupeau contrairement aux élans. Lorsqu’ils en trouvaient un, il suffisait de suivre le troupeau pour avoir sa réserve de nourriture et de peau. Leur peau servait de tissu pour les tentes (sans les poils), les sols (avec les poils), etc. La fourrure de renne est la deuxième plus chaude après celle de l’ours polaire.
Nous avons traversé des forêts et deux lacs (sur les 6000 de Kiruna !!) complètement gelés : 80cm à 1m de glace sous nos pieds. Nous avons eu l’occasion de croiser quelques traineaux tirés par des Husky, et… un élan ! A vous de le trouver sur la photo
Nous arrivons sur les coups de midi à notre destination : l’Aurora Camp ! C’est ici que nous passerons nos 10 jours, et surtout, c’est sur le lac gelé et enneigé que nous construirons notre igloo pour la première nuit !
Ce n’est pas un igloo de glace que nous allons monter (puisqu’il n’y a pas de blocs de glace) mais un igloo de neige. Un tas de neige a été fait la veille. Il faut au moins 6h pour que la neige devienne plus compacte et donc solide. Nous dessinons notre porte d’entrée puis nous commençons à creuser à l’intérieur. Pour savoir où il faut creuser et où il faut arrêter, il suffit de se fier à la luminosité de la paroi. Il faut ensuite déblayer le sol de la neige pour laisser apparaitre la glace du lac. Sur le sol, nous installons deux matelas et une dizaine de peau de rennes. Pour parfaire le tout, nous faisons une banquette extérieure en neige et deux petits murets pour poser nos lampes à huiles. Voilà notre nid douillet est prêt !
Il nous aura fallu 3h et quelques pauses pour creuser notre tas de neige. Les pauses se font en extérieur, sur des banquettes de glace disposées en rond autour d’un feu de camp – feu pour cuisiner le repas/ faire chauffer les cafés.
Le travail fini, Emile nous fait visiter le camp, les espaces communs : salle à manger, salle de pause, douche, sauna, réception ; avant de nous quitter. Notre dîner est servi à 17h30…
Nous nous reposons par la suite avant de rejoindre un autre guide à 19h30 qui nous expliquera en quelques mots le phénomène des aurores puis passera aux chants mongols et à l’explication de divinités hindoues et d’Amérique du sud. On n’a pas bien compris la transition mais la banquette de neige (et ses peau de rennes), le feu de camp et le jus de bais chaud ont suffi à satisfaire notre soirée. Nous sommes rentrés écouter quelques-unes de ses chansons dans la salle à manger.
La journée et les repas ont été ponctués de rencontres : italiens, allemands, français, belges, …
Avant d’aller se coucher, nous avons eu la chance d’avoir un ciel très dégagé, rempli d’étoiles et… d’une petite aurore boréale !! Petite par sa luminosité (mais grande par son étendue). Pour un œil nu non averti, cela pourrait passer pour un léger nuage blanc. Mais à y bien regarder, ça bouge beaucoup et vite ! Parfois elle se faisait plus lumineuse : blanc plus intense, mais nous n’avons pas encore vu de vert. L’appareil photo, par contre, leur rend un plus bel hommage et dévoile de jolies couleurs ! Néophyte dans la prise des aurores, nous avons testé différentes poses (plus ou moins longues). Plus la pose est longue, plus l’aurore sera lumineuse mais floue car elle bouge beaucoup ; et inversement la pose courte permet de la voir bien nette mais moins lumineuse. En voici un petit aperçu.
j’ai trouvé l’élan ! et petite mais très jolie l’aurore !